La pollution lumineuse, qu’est-ce que c’est ?

Depuis une dizaine d’années la communauté scientifique s’interroge sur l’impact négatif de l’éclairage nocturne. Nous savons désormais que notre environnement lumineux artificiel affecte de plus en plus la faune et ses écosystèmes, la flore mais aussi les êtres humains. Il contribue également au gaspillage d’énergie ainsi qu’aux modifications climatiques globales. Ce phénomène s’appelle la pollution lumineuse.

Des études publient des chiffres qui attestent que, sans action correctrice, l’énergie consacrée à l’éclairage augmentera de 80% d’ici 2030 (cfr l’Agence Internationale de l’Energie, 29-O6-2006). Cette situation est en contradiction avec les ambitions de développement durable et la signature d’accords internationaux tels que ceux de Rio, de Kyoto, de Johannesburg, de Paris et de Marrakech.

Et pourtant, des solutions existent…

C’est dans ce contexte, que l’artiste Werner Moron a eu l’intuition de questionner une équipe pluridisciplinaire de la Faculté des Sciences Appliquées de l’Université de Liège. Au départ, il imaginait de lui demander de produire une minuterie qui piloterait l’éclairage d’un parc en tenant compte du rythme des saisons pour définir l’intensité ainsi que l’orientation de la lumière. Il est en effet avéré que lorsque les batraciens se reproduisent, un faisceau au niveau du sol perturbe la reconnaissance du partenaire du sexe opposé et donc, par voie de conséquence, leur reproduction. Une lampe située trop près des feuillages d’un arbre au début de l’hiver modifie les cycles de celui-ci et le rend plus vulnérable. Les échanges ont révélé qu’il fallait aussi tenir compte des spectres lumineux. Certains conviennent davantage aux chauves-souris et d’autres à la faune et à la flore.

Toxicité spécifique des LED

De plus en plus utilisées pour l’économie d’énergie qu’elles procurent (voir Wikipedia), le spectre bleu des LED se révèle très toxique pour la faune et la flore, mais particulièrement pour l’être humain. Le responsable en est le spectre bleu qui provoque des lésions oculaires, des modifications hormonales et qui exercerait une influence sur le déclenchement de cancers.
Voir :
Recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Le dossier “Nikon”

Alerte sur les LEDs, dossier de l’ANPCEN

DI.LU.I.

Peu à peu, l’idée à germé de développer un système innovant de contrôle de l’éclairage nommé « DI.LU.I. » (Dispositifs Lumineux Intelligents).

Le prototype comporte un boîtier de contrôle connecté au luminaire et dont le microcontrôleur pilote l’éclairage selon des règles choisies par l’utilisateur.

Ce dispositif, interactif et intelligent, permet de réaliser des économies d’énergie et de réinstaurer les « cycles des saisons » pour une illumination artificielle plus respectueuse de nos espaces et de nos écosystèmes.

Afin de permettre au public d’appréhender physiquement le fruit de cette recherche technologique, l’artiste a imaginé de recycler un container maritime en une sculpture dédiée à la lumière. Il a découpé la tôle, comme une dentelle, produisant ainsi une œuvre – constituée de vides et de pleins – qui s’anime de manière cinétique lorsque le visiteur se déplace autour de celle-ci. Pour Werner Moron, le public doit vivre une expérience ludique et sensorielle, il est compris dans le système créatif, sa perception visuelle à travers les fragments participe à la construction et au sens donné à l’œuvre. Les découpes sont des fenêtres qui renouvellent la perception de l’espace.

À la tombée de la nuit, l’intérieur de la sculpture s’anime de séquences lumineuses au rythme d’une voix musicalisée. La poésie prend le relais sur les discours rationnels.